Plusieurs sites web et applications mobiles dans le monde utilisent des « schémas obscurs » (dark patterns en anglais), qui consistent à cacher ou à retarder la divulgation d’informations susceptibles d’influer sur la décision d’achat d’un consommateur, et des interférences d’interface, des techniques telles que l’occultation d’informations importantes ou la présélection d’options qui encadrent l’information de manière à inciter les consommateurs à prendre des décisions plus favorables à l’entreprise.
L’enquête internationale, menée par le Réseau international de contrôle et de protection des consommateurs (ICPEN) et le Réseau mondial de contrôle de la protection de la vie privée (GPEN), a été rendue publique en juillet dernier. Elle a analysé 642 sites web et applications mobiles proposant des services d’abonnement d’entreprises du monde entier et dans plusieurs langues. Près de 76 % des sites web et des applications examinés dans le cadre de l’étude ont utilisé au moins un schéma obscur possible, et près de 67 % ont utilisé plusieurs schémas obscurs possibles.
Il n’a pas été indiqué si les pratiques identifiées étaient utilisées illégalement ou si elles enfreignaient les lois des pays concernés.
Des modèles obscurs susceptibles d’encourager les utilisateurs à compromettre leur vie privée ont été examinés. Cet examen a révélé que la quasi-totalité des plus de 1 000 sites web et applications étudiés utilisaient une pratique de conception trompeuse. Plus de 89 % d’entre eux utilisaient un langage complexe et déroutant dans leurs politiques de confidentialité. L’interférence de l’interface est un autre grand coupable : 57 % des plateformes font en sorte que l’option de confidentialité la moins protectrice soit la plus facile à choisir et 42 % utilisent un langage chargé d’émotion susceptible d’influencer les utilisateurs.