« La culture est une arme pour la paix », Barthélémy Toguo.

Barthélémy Toguo, né au Cameroun en 1967, formé dans différentes écoles d’art (en Côte d’Ivoire, en France et en Allemagne), est un artiste de renommée internationale dont les œuvres sont exposées dans de nombreuses collections (Bibliothèque Nationale de France, Musée Rodin, Fondation Vuitton à Paris, Tate Modern à Londres, MoMA à New York). Nommé artiste de la paix de l’UNESCO en octobre 2021, à la croisée des cultures, politiquement engagé et pluridisciplinaire, il utilise tout à la fois le dessin, l’aquarelle, la peinture, l’encre, la gravure, la sculpture et la photographie pour réaliser des vidéos, des installations et des performances afin de questionner notre humanité, dénoncer les dysfonctionnements de notre monde, s’interroger sur l’inégalité des chances et la fatalité des discriminations. C’est à travers deux expositions présentées jusqu’à cet automne dans la ville de Nantes en France que l’on peut aller à la rencontre des œuvres de Barthélémy Toguo. 

D’une part, depuis plusieurs années et tous les deux ans, le musée d’histoire de Nantes invite, le temps d’une saison, un artiste du continent africain à donner son point de vue sur les objets de ses collections, afin de questionner notre regard sur l’histoire coloniale. Après Moridja Kitenge Banza en 2018 et Romuald Hazoumé en 2021, c’est au tour de Barthélémy Toguo et ses invités (Jean-François Boqué, Rosana Paulinho, Monica Toiliye, Kara Walker, François Wassouni et Moreira Chonguiça) de faire la richesse du rendez-vous de 2023, pour la 3ème édition de la biennale Expression(s) décoloniale(s). « Les séquelles de notre histoire sont partout et multiples. Ne parlant pas que du passé mais bien du présent, les artistes contemporains nous aident à raviver notre histoire commune », explique Krystel Gualdé, directrice scientifique du musée et commissaire de la biennale.

D’autre part, Habiter la Terre, jusqu’au 17 septembre 2023 à la HAB Galerie nous offre une traversée dans l’œuvre de l’artiste qui a choisi de mettre en dialogue plusieurs œuvres monumentales et emblématiques telles que Road to Exile et Urban Requiem qui nous plongent dans la problématique de l’exil et des violences faites à celles et à ceux qui tentent au péril de leur vie de traverser les frontières. L’exposition se complète par la présentation de Bandjoun Station, un lieu mêlant à la fois une école de création artistique, un centre culturel, une résidence d’artistes et de chercheurs du monde entier pour développer des propositions en adéquation avec la communauté locale et enfin, une exploitation agricole dans un esprit de développement durable et sain, exprimant le souhait de Barthélémy Toguo de voir l’homme et son corps cohabiter en harmonie avec la nature. « Mon idée était de marier l’art classique africain et l’art contemporain mondial, d’exposer ces œuvres dans un même espace, sans ghettoïsation ou hiérarchie de valeurs », explique-t-il.

Citons enfin Le Pilier des migrants disparus, une autre œuvre récente et très éloquente de Barthélémy Toguo, conçue et spécialement installée il y a quelques mois dans la fameuse pyramide du Louvre à Paris, dans le cadre de l’exposition Les Choses, une histoire de la nature morte

Christine Cibert.

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